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Au Bourgeon Vert

Les jardins du magasin vont devenir grands ! Entretien avec notre jardinier permaculteur Sébastien Delmaire

Les jardins du magasin vont devenir grands ! Entretien avec notre jardinier permaculteur Sébastien Delmaire

À partir du 17/02/2021

Vous avez certainement noté que le parking de votre magasin biocoop Au Bourgeon Vert évoluait au fil des saisons. Certain.e.s d'entres-vous se sont même laissé.e.s tenter par quelques baies, cerises, pommes ou kakis glanés sur nos arbres fruitiers plantés par nos soins depuis notre installation au 121. Eh bien sachez que ces plantations étaient en quelques sortes les racines d'un projet plus ambitieux à savoir la conception d'un véritable jardin urbain en permaculture. Notre souhait ? Faire pousser la vie dans chaque recoin de notre parking, recycler nos déchets alimentaires et nos déchets verts, protéger les insectes et les oiseaux, produire des fruits et légumes biologiques bien sûr mais aussi et surtout PARTAGER ce trésor végétal avec nos clients, les habitants du quartier, nos partenaires de cœur et bien sûr les enfants qui sont l'avenir de la planète. 

Pour mener à bien ce projet, nous avons fait appel à Sébastien Delmaire. Sébastien est un biocoop'ain du magasin de longue date, producteur de légumes bio aux Jardins de Tiphereth à Humbligny et désormais paysagiste/permaculteur au service des collectivités locales et entreprises. Il nous parle ici de la mission que nous lui avons confiée !

Peux-tu te présenter en quelques mots ? 

En quelques mots, Je me qualifierais comme un révolté utopique amoureux de la nature et convaincu de notre interdépendance avec elle. Je suis également empreint d'humanisme qui m'a toujours encouragé à développer des projets avec d'autres. 

Concrètement, après multiples activités dans le secteur social, industriel en passant de l'associatif à l'entreprise puis à la fonction publique, pour plein de raisons, je me suis orienté vers l'activité de maraîcher. L'envie de nature, d'un nouveau cadre de vie, d'être indépendant et paradoxalement de collectif m'ont encouragé dans cette voie. D'abord tout seul, puis avec le collectif installé sur les communes de Morogues et Humbligny, j'exerce maintenant cette activité depuis 2014. 

Quand et comment as-tu connu la biocoop de Bourges ?

Je suis arrivé sur Bourges en 2008 et très vite, me suis investi dans différents projets associatifs dont la création d'un groupement d'achats, qui avait vocation comme une AMAP à nous regrouper pour acheter ensemble et mieux. Avant ça, même si sensible à la cause environnementale, j'y étais peu investi. C'est vraiment la rencontre des producteurs en tout genre qui m'a poussé à plus m'y intéresser. Et c'est alors et seulement en 2010 que j'ai commencé à fréquenter la BIOCOOP. Et pour être honnête, c'est la naissance de mon fils Jules en février 2011 qui m'a encouragé à ne fréquenter que des distributeurs ou producteurs biologiques. Pour autant, le chemin est long et fastidieux et nous ne sommes pas aidés à mieux consommer; le manque de temps et de proximité me contraignent encore régulièrement à me rendre dans des grandes surfaces classiques. 


Tu as été missionné pour créer un "jardin" dans un espace situé en zone urbaine, très bétonné. Comment crée-t-on un/des jardin(s) sur un parking ?

J'habite à la campagne depuis maintenant plus de 10 ans. Même si peu harmonieuse autour de Bourges, il existe des territoires très préservés comme le pays fort où je réside. Ce cadre est une chance même si pas toujours évident en raison du manque de transports en commun, de services, ... Citadin à la base, j'avais envie d'y retourner pour y mettre un peu de campagne et pour diminuer cette frontière qui sépare la ville de la campagne. Si je l'ai quitté, c'est parce que j'étais frustré par cette distance qu'é créé la ville avec la beauté qu'offre la nature, frustré par les espaces engazonnés sans aucun attrait que celui de la pelouse tondue, frustré par la grise mine des citadins sans doute calquée sur ces espaces bétonnés, frustré par la consommation complètement irraisonnée de la ville et abasourdi par cette individualité qu'elle occasionne. A mon sens, le moindre petit espace vert en ville doit être exploité ensemble. Et quand nous les aurons tous exploités, nous en créerons de nouveaux, sur les murs, sur les toits, ...


Quelle sera la philosophie de ce projet ? A quelles techniques auras-tu recours ?

Rendre la nature à nouveau abondante et le faire ensemble ! Je vais m'inspirer bien sûr des techniques de maraîchage acquises pendant toutes ces années, à savoir le maraîchage biologique et biodynamique et celui des microfermes qui consiste à produire beaucoup sur de toutes petites surfaces. Mais j'aimerais aller plus loin encore et mettre en application des techniques que je suis en train d'acquérir qui sont celles de l'agriculture syntropique. Elle s'inspire des mode de cultures des amérindiens qui cultivaient la forêt avec la forêt et toutes les espèces qui s'y trouvent. On va créer du vivant avec et pour le vivant !


C'est quoi l'agriculture syntropique ?

L'agriculture syntropique a pour vocation à créer à nouveau du sol, qui a disparu au fil de son exploitation par l'homme et encourager à nouveau le vivant (insectes, oiseaux, ...) à reprendre possession de ses espaces. Plusieurs moyens possibles :- Ne plus laisser les sols à nu, qu'ils soient couverts en permanence pour éviter l'évaporation ou le lessivage de tous ses éléments nutritifs.- construire des nichoirs, hotels à insectes, abri divers pour la faune...



Que vas-tu planter et combien de temps va durer la phase de plantation ? 

Des arbres de bois d'œuvre, de haies, des fruitiers, des arbustes, des plantes couvre-sols, des légumes et des fleurs. La phase de plantation devrait demander au moins 6 mois. Ensuite les jardins exigeront une présence régulière au démarrage et sur une période d'au moins 2 à 3 ans, le temps que du sol soit recréé. J'espère d'ici là avoir constitué une équipe de bénévoles qui sera formée et en capacité de l'entretenir régulièrement sans plus avoir à y apporter d'amendements extérieurs. 


 Sébastien est présent tous les mercredis sur le parking du magasin. N'hésitez-pas à l'interroger sur les travaux en cours :)


Cela veut-il dire que tu lances un appel à participation ?

Je veux travailler avec les associations existantes, telles les associations d'insertion comme le Relais, les jardiniers solidaires, d'autres producteurs et bien sûr avec les habitants de Bourges et leurs enfants par le biais des écoles. Cet espace de cultures aura à terme une vocation nourricière et pédagogique. Je vais donc lancer des appels à participation au fil du projet :)

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